
Le long de la mer, des barbelés rouillés encadrent une immense surface bétonnée. Les mauvaises herbes ont recouvert le sol usé. Les fondations des nombreux bâtiments à l’abandon vacillent. En cet après-midi de chaleur écrasante, la présence humaine est rare : deux gamins jouent mollement au basket sur de vieilles infrastructures sportives. Un calme olympien règne dans la cité-fantôme baptisée « Hellinikon », située au sud de la bruyante Athènes.
Voici quinze ans pourtant, ce site était l’un des plus dynamiques de Grèce. Sur 620 hectares, soit trois fois la taille de Monaco, se côtoyaient alors le grand aéroport international du pays, une vaste marina avec un front de mer de 3,5 kilomètres de long et une base aérienne militaire américaine. Puis tout, ou presque, s’est paralysé en 2001. L’aéroport, qui avait besoin de s’agrandir, a été transféré à l’est de la capitale. Hellinikon a sombré peu à peu dans le sommeil et l’oubli. À peine troublé en 2004, pendant quelques mois, lorsque Athènes a accueilli les Jeux olympiques.
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