
Sous la chaleur écrasante d’Athènes, Walaa redresse son voile rouge, ses yeux charbonneux sont rieurs, ses ongles colorés en bleu-blanc-rouge. Elle rayonne, répète en souriant « Liberté, Égalité, Fraternité ». Dans quelques jours, cette Syrienne de 24 ans, enceinte, sera à Vannes, où elle veut « recommencer une nouvelle vie, en sécurité ». À ses côtés, Omar, 26 ans, chapeau de paille et lunettes de soleil, regarde avec affection leur fils, Adi, un an, qui s’agite dans sa poussette. « Beaucoup de Syriens qui fuient la guerre le font pour leurs enfants. Personne ne peut les laisser dans ce carnage ».
La petite famille est jeune. Pourtant, elle a déjà vécu trop de drames. Originaires de Deir Ezzor, à l’est de la Syrie, aux mains du groupe terroriste Daesh depuis 2014, ils ont vu la mort de près, les cadavres, la chute d’une ville. Ils ont fui le pays avec presque rien. La maison de Walaa est occupée par l’État islamique, celle d’Omar détruite.
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