
À travers la baie vitrée du café « Le Centaure », Thomas observe la place d’Armes, au coeur de Calais. La tour du Guet, imposante et médiévale, surplombe la statue d’Yvonne et de Charles de Gaulle. C’est sur ce vaste espace bétonné qu’un rassemblement de soutien aux migrants a « dérapé » le 23 janvier, raconte Thomas.« Des militants ont tagué la statue du Général, « Nik la France », alors que c’est une fierté. » Ce jour-là, Thomas a encore pensé, « ça va péter ». À Calais, dernière commune française frontalière du Royaume-Uni, la présence de la « jungle » ou « camp de la Lande » ne passe plus.
Des migrants peu visibles dans le centre-ville
Dans le centre-ville, les migrants sont peu visibles mais, à quelques kilomètres, 4.500 personnes venues d’Érythrée, d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan, du Soudan… survivent dans la précarité. Les réfugiés à bout veulent en vain passer au Royaume-Uni qui bloque les entrées. Les riverains, lassés par la concentration de migrants vivant dans des conditions inhumaines, élèvent la voix.
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