La Macédoine, débordée, ouvre sa frontière

Publié dans Le Monde
Après trois jours de tensions et de heurts, les passages de la Grèce vers ce petit Etat des Balkans ont de nouveau été autorisés. Plus de 3 000 migrants avaient été bloqués pendant deux jours.

A l’aube, dimanche 23 août, des dizaines et des dizaines de petits groupes de Syriens, d’Afghans et de Pakistanais ont traversé les champs de tournesols, puis longé la voie de chemin de fer sans fin de ce qu’on appelle le « no man’s land », situé entre la commune grecque d’Idomeni, au nord, et de Guevgueliya, en Macédoine. D’une démarche lasse, ils ont passé ce territoire de quelques kilomètres, tous voulant franchir coûte que coûte cette porte d’entrée vers la Macédoine, puis l’Europe de l’Ouest, réputée la plus facile d’accès le long des 240 kilomètres de frontière avec la Grèce.

Au terme de leur longue marche, les migrants se sont finalement arrêtés, la peur au ventre, au milieu de la voie ferrée. Face à eux, des militaires macédoniens, boucliers ou matraques en main, postés sur les rails. Visages impassibles, ils ont ordonné aux arrivants de s’asseoir le long de la voie, le temps de leur donner une autorisation d’entrée. Plusieurs dizaines de personnes, des hommes aux regards incertains, des femmes serrant leurs enfants, ont attendu dans le calme.

Une heure et demie, c’est tout ce qu’il aura fallu à ce groupe, ce jour-là, pour obtenir le précieux laissez-passer et finalement rejoindre la gare macédonienne de Guevgueliya.

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