«Si Odessa tombe, c’est le début de la fin pour nous»

Publié dans La Tribune de Genève
La Tribune de Genève - Proeuropéen mais non membre de l’UE ni de l’OTAN, le pays redoute d’être la prochaine cible de Vladimir Poutine, alors que la Transnistrie est déjà aux mains de séparatistes prorusses.

Dans les rues enneigées de Chișinău, les voitures aux plaques ukrainiennes foisonnent, les familles de réfugiés ont investi les hôtels, faisant souvent une courte escale avant de gagner l’Europe. Une partie des Moldaves craignent eux-aussi de devoir prendre le chemin de l’exil, comme ces quelque 300 000 exilés ukrainiens sous le choc ayant transité ici. Le petit pays, qui ne fait pas partie de l’OTAN, redoute en effet d’être la prochaine cible de Vladimir Poutine. « Ici, nos soldats (6000 officiellement) ne résisteraient malheureusement pas longtemps », soupire Stefan Nahaba, un réalisateur qui a déjà préparé ces bagages « au cas où ».  

Leurs craintes sont attisées par la Transnistrie, cet État pro-russe autoproclamé indépendant en 1992, à l’intérieur même de cette ancienne république soviétique devenue aujourd’hui pro-européenne. Niché derrière le fleuve Dniestr, le long de la frontière ukrainienne, la Transnistrie, au drapeau frappé de la faucille et du marteau, n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. Vestige d’un « conflit gelé », il rappelle dangereusement le cas du Donbass, région pro-russe de l’Est de l’Ukraine, aux origines de la guerre actuelle. 

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