(Avec Christophe Gueugneau) —
Il est 18 h à Bayonne et après plus d’une heure sans mouvement, le petit millier de personnes qui se trouvent devant le café des Pyrénées décident soudainement, sans qu’on sache comment et sous l’impulsion de qui, de se lancer dans une manifestation sauvage à travers la ville. Le millier de participants se trouvent sur place mais à vrai dire, il s’agit déjà de survivants, de chanceux et d’audacieux.
Depuis la veille, la ville basque d’environ 50 000 habitants est placée en état de siège. Toute manifestation y est interdite. Les gendarmes mobiles et autres policiers à moto s’y trouvent en nombre. Bayonne se situe à une petite dizaine de kilomètres de Biarritz et de sa zone rouge qui accueillera dans quelques heures les dirigeants des sept premières économies du monde, mais la ville est tout aussi barricadée.
Vers 16 h, les rues du centre-ville ne sont que vitrines baissées et couvertes de planches. Les quelques touristes qui y déambulent doivent montrer régulièrement patte blanche aux forces de l’ordre. Peu à peu, des fourgons de police ou de gendarmerie prennent position sur les divers ponts de la ville.
Pour les militants qui tentent de se rendre au rendez-vous informel donné par des gilets jaunes et d’autres activistes, il faut passer par les contrôles qui commencent sur l’autoroute et se poursuivent aux principaux ronds-points de la ville. Certains feront le trajet à vélo en prenant moult détours – et en mettant deux heures depuis Hendaye. Les journalistes peuvent passer avec du matériel de protection mais à la condition de présenter une carte de presse en bonne et due forme.
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