A l’aube, lundi 2 mars, un nouveau bateau de réfugiés est arrivé sur les côtes nord de Lesbos. A son bord, des migrants, majoritairement afghans, en quête d’Europe. Ils ont accosté sur une terre de colère.
Lesbos connaît une flambée de tensions, provoquée par la venue de douzaines d’embarcations transportant au moins 500 migrants. Un enfant a trouvé la mort ce lundi dans un canot surchargé, ont rapporté les gardes-côtes grecs. Accostant à la chaîne sur les rives, ces passagers ont saisi l’occasion de l’ouverture de la frontière, annoncée jeudi 27 février par Ankara.
Mais pour les habitants qui assurent que l’île implose, Lesbos n’a plus les moyens de les accueillir. Elle compte 22 000 migrants venus de Syrie, d’Afghanistan ou encore d’Afrique, bloqués pour la plupart dans le camp insalubre du village de Moria, le temps du traitement de leur demande d’asile.
Nombreux sont ceux qui, depuis dimanche, ont laissé exploser leur colère, parfois jusqu’à la haine. Dans le petit port de Thermis, dans l’est de l’île, un bateau de réfugiés a été accueilli sous les huées d’habitants et de membres de l’extrême droite, « Dégagez, rentrez en Turquie ! », « Vous n’aimez pas vos enfants pour les amener ici ! », ont vociféré des hommes à l’attention des dizaines de migrants tétanisés à bord, serrant leurs enfants.
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