Les lueurs roses du coucher de soleil éclairent le mont Benacantil où se dresse le château de Santa Barbara, sur la Costa Blanca méditerranéenne. Un vent, trop chaud pour ce mois de mars, parcourt les allées piétonnes d’Alicante, ville côtière de 330 000 habitants située dans la communauté valencienne, l’une des dix-sept régions autonomes d’Espagne. À l’étage d’un fast-food avec vue sur une place arborée, la langue française résonne. Une vingtaine de retraités, en couple ou célibataires, louent cette atmosphère envoûtante autour d’un « apéro francophone », un événement organisé ici tous les jeudis, depuis 2022. Ils ne se connaissaient pas initialement, mais partagent un point commun : venus de France, de Suisse ou du Canada, ils ont élu domicile sur la Costa Blanca, soit pour les mois d’hiver, soit définitivement. Ils n’avaient souvent aucun lien familial avec ce littoral touristique. Ils l’ont choisi pour « son climat et sa douceur de vivre, indique Pierre (1), 71 ans, ancien dessinateur industriel lillois. Il y a trois cents jours de soleil par an. Les Espagnols sont très accueillants avec nous. On n’a pas à se plaindre ici. Mes amis qui travaillent encore en France n’attendent que de venir ».
...Espagne : La retraite dorée des seniors du Nord de l’Europe
Publié dans
Le Monde Diplomatique
Heureux comme un aîné français à Alicante — ou allemand, ou britannique. Sur la Costa Blanca, mais aussi en Grèce, au Portugal, ils sont toujours plus nombreux à prendre leur retraite au soleil du sud de l’Europe. Plus douce la vie, plus bas les prix. Mais, en Espagne, ceux de l’immobilier tendent à augmenter du fait de l’afflux d’étrangers. La population locale peine ainsi à se loger tandis que son environnement ne cesse de se dégrader.