La Grèce confrontée à l’afflux des réfugiés syriens

Publié dans Le Parisien
De nombreux Syriens qui fuient la guerre dans leur pays se sont réfugiés en Turquie et arrivent en Grèce pour gagner l'Europe du Nord.

La Grèce, qui est déjà un des principaux points d’entrée en Europe de l’immigration clandestine venue du Proche et du Moyen-Orient, voit maintenant arriver de plus en plus nombreux des réfugiés syriens qui ont transité par la Turquie pour fuir la guerre dans leur pays. Soucieuse de limiter l’arrivée d’étrangers sur son sol, la Grèce (qui compte 1 à 1,5million de clandestins) va multiplier par trois les effectifs de ses gardes-frontières (qui passeront de 600 à 1 800 hommes) à la frontière avec la Turquie, où 50 000 Syriens se sont réfugiés.

« A l’armée, on peut te demander d’assassiner ton frère. Alors tu ne réfléchis pas. Tu pars. » Depuis son arrivée en Grèce, il y a une semaine, Robar, Kurde de Syrie, a les pieds tremblants de nervosité. A 20 ans à peine, l’adolescent filiforme est un déserteur. Il aura tenu deux mois dans les rangs de l’armée de Bachar al-Assad. S’allier aux rebelles? « C’est pas une solution », s’emporte-t-il. « Eux aussi demandent de tuer. » Regard angoissé, Robar abrège : « Je n’ai assassiné personne. » Et répète : « Je ne voulais pas tuer. »
Robar a donc fui Alep, fief des combats, pour la Grèce. Avec lui, deux autres Syriens, Fayssal, 18 ans, et Abdu, 20 ans, ont pris la route « le jour où ils ont reçu leur convocation pour l’armée ».

VIDEO Lavrio l’exil sans fin : https://vimeo.com/48626133 (Avec Stefania Mizara)

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