Regard tourné vers l’Europe mais dépendance au gaz russe : la Moldavie sur un fil

Publié dans L'Express
L'Express - Candidat à l'intégration européenne depuis le 22 juin, ce pays n'en doit pas moins ménager Moscou, dont il dépend pour son gaz. Un jeu d'équilibriste.

Une balade tout sourire dans les allées proprettes d’un parc de Chisinau, suivi d’un café dans un quartier chic de la capitale. Ce 15 juin, la rencontre entre la présidente moldave Maia Sandu et son homologue Emmanuel Macron a été filmée sous toutes les coutures. « Cette visite est une reconnaissance de notre existence, commente Cristina Sirbu, jeune bénévole moldave qui aide les réfugiés ukrainiens. Souvent, on ne sait même pas nous situer sur une carte… » Un coup d’oeil sur la mappemonde suffit pourtant à comprendre la position stratégique de cette ancienne république soviétique. Enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine, ce pays grand comme la Belgique s’est retrouvé aux premières loges après l’invasion russe, le 24 février. Les réfugiés y ont déferlé par milliers. L’inflation a atteint 29% sur un an et le pays est au bord d’une crise majeure. Le sort de la Moldavie est en effet très lié au port ukrainien d’Odessa, à 70 kilomètres de sa frontière, d’où elle importait, avant la guerre, la majorité de ses biens. Le blocus russe a mis fin à ce commerce. Que se passera-t-il s’il s’éternise ? « Si Odessa tombe, nous tombons », répètent de nombreux Moldaves.

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